XVIIème Conférence Jérusalem- Tel Aviv -31octobre au 4 novembre 2024
Corps en temps de guerre, Entre corps défendant et corps défendu
Les événements actuels traversés par Israël nous ont interrogés sur comment concevoir notre XVIIème conférence avec nos collègues israéliens en prenant la mesure de l’impact de ce que chacun traverse. Au fil de nos échanges, nous avons retenu l’idée de mettre au travail ce qui est rencontré par les cliniciens en Israël, en particulier ce qu’il advient tant sur le plan singulier que sur le plan sociétal des atteintes à la psyché et au corps mis à mal par la violence et la destruction.
Ainsi, nos collègues israéliens nous proposent de travailler sous la forme d’une élaboration collective pour construire une pensée qui rassemble, là où chacun est confronté à une effraction des corps et de la psyché.
Argument
Penser le corps lorsque celui-ci n’est plus suffisamment protecteur. Corps mutilé, violé, volé, exposé, séquestré,… et s’il est encore en vie, c’est un corps survivant qui impose sa souffrance. C’est du corps « des-fendus » qu’il sera question durant notre conférence, qu’il soit celui de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune adulte.
L’État d’Israël a depuis le 7 octobre été propulsé dans un réel qui ne cesse d’interroger un corps-état impénétrable, infranchissable et un corps-nation qui face à l’effroi, à un traumatisme commun et une angoisse d’annihilation retrouve son unité. La société civile israélienne agit en faisant preuve de solidarité, en apportant soin et soutien aux corps et aux âmes de ses soldats et déplacés.
Le temps n’est pas au traitement du traumatisme collectif, même si tout est mis en place pour qu’individuellement chaque parole puisse être écouté, que chaque geste puisse être accompagné. La béance laissée au matin du 7 octobre et l’ampleur du conflit ne permettent pas encore ce temps, ô combien nécessaire, d’élaboration psychique et de traitement. Depuis un an, Israël n’a pas eu la possibilité de se penser, de se re-panser en raison même de la remise en cause, voir du déni de son existence. Ce n’est donc pas seulement en tant que corps défendant qu’aura lieu la XVIIème conférence, mais aussi en tant que corps défendu.
Programme
Vendredi 1er Novembre 2024 – Hôtel Ibis Jérusalem city center – Elisar street, 4 – Jérusalem
8h30 Accueil
9h00 Allocution d’accueil
• Maguy Rotenberg COPELFI Israël
• Eric Ghozlan Président COPELFI France
9h10 Table ronde : Intervention dans le réel – Discutant Dr Alain Ksensee
• Corps sous ligne d’écoute avec Jean Pisante
Les lignes d’écoute pendant la guerre : travail et regards croisés sur les manifestations du corps au téléphone ou en visio dans les thérapies à distance
• One family avec Milca Adrey
– Association d’aide aux victimes du terrorisme et leur famille
– Corps à corps avec la terreur : Comprendre les stratégies du terrorisme pour sortir de son emprise
9h50 Interventions du discutant et de la salle
10h15 Pause café
10h30 Table ronde : Corps dans la tourmente – Discutant Xavier Gassmann
• Guerre : lorsque l’analyste est attaqué par son contre-transfert, Laurence Kaplan Dreyfus
• Main-tenant…la temporalité dans cette guerre, Maguy Rotenberg et Alexandre Aiss
11h10 Interventions du discutant et de la salle
11h30 Pause
11h45 : Table ronde : Quels traitements? – Discutante Dr Lydia Liberman-Goldenberg
• Approche intégrative du traitement des blessés, Dr Martine Toledano, Cheffe du service de médecine intégrative à l’hôpital Hadassah,
12h15: Table ronde : La Parole pour mieux panser ensemble – Discutants : tous les participants
• Proposition d’un temps pour tous les participants à partir des interventions précédentes afin de construire une élaboration collective, là où ce temps est parfois difficile à trouver, tant l’actualité du quotidien effracte la notion même de temporalité pour beaucoup de thérapeutes.
13h00 Conclusion
Dimanche 3 novembre 2024: Rencontres cliniques à l’hôpital Ichilov – Weizmann St 6, Tel Aviv
09h30 Accueil – Allocutions
10h-10h30 Michael Ziv – Psychologue clinicien
responsable de l’unité psychiatrique d’enfants et d’adolescents. Il parlera d’un appel téléphonique qui a changé radicalement son approche du trauma un matin d’octobre. Il analysera également la réaction hypomaniaque du monde psychothérapeutique au lendemain du 7 octobre.
10h30-11h Neuropsychologue –
présentera les structures mises en place et les interventions psychologiques avec les soldats blessés.
11h-11h30 Karines Smotriez – psychologue clinicienne dans le service de Neurochirurgie enfants et dans l’unité de soins psychologiques pour le personnel soignant
présentera son travail avec le personnel (interventions psychologiques en individuel) et avec les équipes soignantes.
11h30-12h Dr Inbal Reuveni – Psychiatre directrice du service psychiatrique adulte
présentera le travail inédit effectué avec les otages libérés.
12h-12h30 Rebecca Litvin – psychologue de la santé
présentera son travail de consultations psychologiques ambulatoires dans les services hospitaliers.
12h30-13h30 Déjeuner
13h30-14h Dr Oren Tene- psychiatre directeur du service psychiatrique de Ichilov
présentera la création pendant la guerre d’une unité exceptionnelle : Assif unité de traitement du trauma et du post trauma.
14h-14h30 Tsivia Zeligman – psychologue clinicienne, directrice de LOTEM service traitant des victimes d’agressions sexuelles
Elle présentera la formation qu’elle a donné aux psychologues hospitaliers et le soutien continu qu’elle nous a procuré.
14h30-15h Barak Tor – Assistant social responsable, service de psychiatrie
présentera le modèle d’interventions auprès des rescapés de l’attaque du 7 octobre et des populations déplacées dans les hôtels.
Discutant de la journée clinique et conclusion : Pr. Ouriel Rosenblum